Hommage à AZOUAOU AHMED, Hadj MOKRANE ATH OUGAOUA |
Son cursus scolaire Il fit ses études à l’école de Tslatha, distante du village de quelques 3 kilomètres qu’il parcourait à pieds tous les jours, et en toutes saisons. Son oncle Hadj IDIR jura d’en faire un lettré (aalem). Il décida contre l’avis de son père de lui octroyer une bourse d’études au collège des cours complémentaires de Tizi-Ouzou. De ses études à Tizi-Ouzou, il obtient coup sur coup le brevet d’enseignement primaire supérieur en 1932, puis le brevet élémentaire en 1933 Par ailleurs, avant de bénéficier de la chambre d’internat, et pendant 4 mois, il rentrait chaque jour au village. Il faisait tous les jours Assif- Ousserdoune – Tizi-Ouzou et retour à vélo. (Vélo de course) La route goudronnée s’arrêtant à cette époque à Assif Ousserdoune (Sacrée volonté, courage et vaillance) Par la suite son oncle l’emmena à Sétif, ou il l’inscrit au collège colonial (futur lycée Albertini, puis Kérouani) Son parcours militaire Il est incorporé au service militaire du 23 octobre 1934 jusqu’ ‘au 16 octobre 1935, ou il obtient le grade de caporal de 2 classe. Il fit son service respectivement à Blida puis à Médéa, avec le 1 régiment de tirailleurs Algériens. Au déclenchement de la seconde guerre mondiale, il est rappelé dans les services axillaires de l’armée du 29 septembre 1939 au 28 Aout 1940 cursus Professionnel Après son mariage, il dut entrer de plein pied dans la vie active, pour aider sa famille vivant en communauté Les poussières des sacs de courrier lui étant nocives, il quitte la poste pour les chemins de fer français (SNCF), ou il fit ses débuts en 1937, à la naissance de son premier enfant (Mohand Arezki) décédé par la suite. Travailleur acharné, il voulait faire carrière dans la société. De Musulman résolu. Dès son jeune âge, il vouait à son culte une large disponibilité Sa loyauté et sa modestie n’ont pas d’égal C’était une encyclopédie vivante, dotée d’une mémoire d’éléphant, Il s’intéressait notamment à C’était un marcheur invétéré, car il effectuait souvent le trajet Ighzer Amokrane –Aït-Saïd et retour à pied, à travers le mont « Chréa » et cela une bonne partie de sa vie.la dernière le fut en 1968 à l’âge de 55 ans Il décéda malheureusement un certain samedi 17 avril 1993 à l’hôpital de Mustapha à Alger des suites d’une réplique d’un infarctus du myocarde à l’âge de 80 ans Rédigé par Sadaoui Smaïl
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Les Œuvres d'une vie d'un ... Homme, |
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Né à la fin du 19ième siècle vers les années 1880 au village Ait Saïd, Commune de Bouzguène, décédé en décembre 1952....
Un destin hors du commun.
Il avait fait ses premières classes à l’école d’Ait Ikhlef. Première et seule école édifiée par l’administration coloniale pour toute la région. Très tôt il se faisait remarquer par son ingéniosité, son esprit d’initiative, il touchait à tout. Avide de savoir, son oncle décida de le prendre avec lui à Sétif (l’émigration en ce temps là se faisait vers l’est algérien, principalement vers Sétif ou vers la Tunisie et non vers la France). On l’inscrivit alors dans un centre de formation. (Très rares etaient les algériens qui étudiaient en ces temps là).
A la fin de sa formation, il se faisait remarqué par un gros colon de la région qui lui ouvrit un atelier de ferronnerie où il se donna à fond pour sa passion : la ferronnerie d’art, la boiserie, la mécanique, presque tous les métiers. On racontait qu’il reproduisit tout ce qu’il voyait.
Ses œuvres :
Les clôtures en fer des jardins publics de la ville de Sétif, à commencer par Ain Fouara, ainsi que la toiture de la gare de chemin de fer actuelle. Ces réalisations portent encore son empreinte. Bien plus, il avait participé à la construction du pont suspendu de Constantine, seul technicien algérien parmi les français. (Le livre d’or du pont en témoigne).
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Quelques anecdotes durant son séjour à Sétif :
Son patron l’envoie pour dépanner un fermier, en le voyant celui-ci cru à une plaisanterie de la part de son ami. Il l’appelle sur le champ en lui disant « non seulement tu m’envoie un arabe mais en plus il s’appelle Arab. Ne te fous pas de moi, c’est une urgence et j’ai besoin d ’une compétence, l’autre lui conseille de le laisser faire le travail et si après il n’est pas satisfait, il le renvoie sans le payer A la fin celui-ci, en voyant ses prouesses, essaya de le soudoyer, pour le garder et alla même jusqu’à lui proposer une rémunération plus intéressante.
Il quitte son atelier après avoir passé une vingtaine d’années. Depuis son départ, cet atelier n’avait plus jamais rouvert ses portes.
Il part en France tenter sa chance. Il se présenta à l’usine Renault (construction automobile), là on ne voulait même pas le recevoir, n’ayant pas de travail pour les algériens, il insista tellement qu’il réussit à voir un responsable à qui il demanda qu’on le prenne à l’essai une quinzaine de jours et si on n’est pas satisfait de son travail, on n’a qu’à le renvoyer sans le payer. Et bien entendu il a été retenu.
Il avait travaillé quelques temps dans cette usine mais la nostalgie et l’appel du bled étaient trop forts, il revint au pays et s’installa définitivement au village.
Un colon d’Azazga lui avait proposé de s’associer avec lui (pas seulement une simple association mais lui donne carte blanche sur tout) pour créer un atelier à Azazga. mais rien à faire ! il voulait garder sa liberté.
Sa vie au village.
Il créa avec un cousin, Idir Amokrane (Hadj) un véritable atelier de ferronnerie, menuiserie, construction de charpente métallique et en bois. Enfin tous les métiers. Il avait même un atelier ambulant. Un âne pour le transport du matériel car il se déplaçait souvent et pour plusieurs jours à travers les villages de la région.
Il s’était spécialisé dans la construction des mosquées. De la conception à la toiture, il faisait tout, sauf la maçonnerie.
Toutes les mosquées de la région ont été son œuvre, ainsi que la plupart des constructions à Assif El Hammam du coté de Zekri,
Toutes les charpentes, les toitures, les portes en bois ou en fer ainsi que les fenêtres de toutes les constructions du village et de ses environs on étés réalisée par ce génie.
On raconte que là où il construisit quelque chose, les gens ironisaient sur la vétusté de la mosquée de son village, alors qu’il en édifiait de très belles pour les autres. Il leur répondit toujours qu’il attend de les finir toutes pour qu’ensuite il en construirait, pour son village, la meilleure. Et ainsi vous ne pourriez plus rien faire, car elle serait incomparable. Effectivement, la mosquée de notre village est restée toujours intacte. Elle est toujours belle et rivalise encore avec les nouvelles de par son architecture.
Son drame :
il était trop gentil, généreux, toujours disponible. Il n’a jamais élevé la voix sur quelqu’un. En revanche il était estimé et très respecté par tout le monde. Il ne s’était pas enrichi, il n’avait jamais pris un sou pour la construction d’une mosquée, n’avait jamais fait payer un pauvre. Il arrivait tout juste à nourrir décemment sa famille qui était composée, avec celles de ses frères, de plus de 30 personnes.
Destin tragique :
En parallèle à ce travail d’artisan, il s’occupait personnellement de menus travaux. Les labours, la cueillette des olives, le fauchage des foins etc. il pouvait très bien faire appel aux gens à qui il rendait service, mais non, il préférait les faire lui-même avec ses filles, ce qui lui était fatal d’ailleurs.
Il est mort noyer. En allant rejoindre son champ pour la cueillette des olives, il traversa une petite rivière, trébucha et tomba dans une mare. Juste à coté il y avait ses deux filles et de sa bru qui l’avaient précédé. Elles l’avaient vu arriver et croyaient, comme à ses habitudes, qu’il allait visiter les autres champs. Elles ne se doutaient de rien et continuaient le travaille tranquillement jusqu’à ce qu’elles arrivent au bout du champ pour enfin remarquer qu’il gisait la tête dans l’eau. Malheureusement trop de temps s’était écoulé, il n’y avait plus rien à faire. Il était déjà mort.
On raconte que quelques temps avant sa mort, il construisit une civière car il avait remarqué les difficultés qu’il y avait à transporter un blessé ou un mort. Une bonne femme du village, en plaisant avec lui, prédisait qu’il serait le premier à l’utiliser. Et sa prédication s’était réalisée.
Epilogue
Pendant la révolution de 1954. Lors d’une fouille des maisons, les parachutistes français, ont découvert son atelier, croyant qu’il servait aux moudjahidine, ils ont pris l’essentiel des outils et détruit le reste. Ils ont mis le feu à sa demeure en partant, elle a été sauvée de justesse.
Sa descendance :
Il avait eu un garçon et huit filles. Sa progéniture s’est tellement multipliée qu’elle dépasse aujourd’hui les 140 personnes, réparties à travers le pays, principalement en Kabylie, à Sétif, à Alger et quelques uns en Europe.
Son petit fils Abdennour